Le chauffard qui avait foncé sur les policiers à Castres le 1er octobre dernier, alcoolisé, a été condamné à 30 mois de prison ferme. Blessés, les policiers se remettent de leurs blessures.

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Il est 5 heures 30 du matin le vendredi 1er octobre lorsque deux policiers de la police nationale de Castres (Tarn) qui rentraient d’une patrouille sont percutés par un chauffard roulant à toute vitesse.

Alors qu’il revenait d’une boite de nuit avec sa copine et un ami, fortement alcoolisé, l’individu a violemment percuté le véhicule de police lorsque celui-ci se trouvait sur sa gauche, boulevard Sizaire. En se déportant sur la voie de gauche, le trentenaire alcoolisé envoie les policiers contre un mur qui les fait ensuite percuter contre un poteau. Gravement blessés, les policiers se sont vu prescrire deux jours d’ITT.

Ivre, sans permis, le conducteur est “complètement désolé”

Interpellé, le conducteur a été placé en garde à vue où les collègues des policiers blessés ont pu relever son taux d’alcoolémie. Sur l’éthylotest : 1,4 grammes d’alcool par litre de sang, soit trois fois plus que la limite autorisée (0,5 g/L). Les policiers découvrent également que le conducteur s’est vu retirer son permis de conduire en octobre 2019 pour avoir conduit sous l’emprise de produits stupéfiants. Un geste qui l’avait placé en sursis probatoire jusqu’en 2023.

En garde à vue, l’individu n’est pas coopératif d’après nos confrères de La dépêche. Ses propos sont incohérents et ce dernier tente de faire porter le chapeau à sa petite amie. L’enquête montre toutefois que c’est bien lui qui conduisait après avoir relevé une de ses chaussures du côté conducteur.

Cependant, lundi 4 octobre dernier, le conducteur reconnait les faits et prend conscience de ses actes. A la barre, le trentenaire déclare : “je suis complètement désolé, je n’ai pas vu ce véhicule”. Des excuses qui n’ont pas suffi à convaincre le président de la cour. Condamné à 17 reprises dont 7 fois pour non-respect au code de la route, le conducteur s’est finalement plaint en tentant de se défendre : “moi aussi j’ai été choqué par l’accident (…) J’ai besoin d’aide, la prison ne va pas m’aider”. Ce à quoi le magistrat a répondu sèchement : “Si vous n’aviez pas bu il n’y aurait pas eu d’accident”.

Agacé par les dires de l’automobiliste, le président a rappelé au trentenaire que “les policiers ont eu peur de mourir (…) Ils ne sont pas là pour risquer leurs vies au quotidien. Cette nuit-là, il y a eu une part de chance assez incroyable”.

Ce sont des faits graves qui auraient pu emmener Monsieur devant le tribunal pour des homicides involontaires. Faits dont il semble avoir pris conscience mais pas totalement. Je rappelle qu’au moment des faits, l’individu a rapidement vérifié si les policiers étaient toujours vivants avant d’essayer de prendre la fuite. Il n’a même pas appelé les secours” déclare le procureur. Un geste qui vaudra au conducteur une demande de 30 mois de prison ferme de la part du procureur.

24 mois de prison ferme et une révocation totale de son sursis probatoire

Après délibération, le chauffard écope de 24 mois de prison de ferme. La révocation de ses 6 mois de sursis probatoire s’ajoute également à la peine. Condamné à 30 mois de prison ferme, le conducteur devra attendre le 27 janvier 2022 pour connaitre le montant des indemnités à verser aux policiers blessés. Une expertise médicale a été ordonnée par le tribunal pour les fonctionnaires.