Pour clôturer le Beauvau de la sécurité commencé en début d’année, le président Emmanuel Macron a annoncé les conclusions de ce dernier et les actions à entreprendre. Le budget de l’Intérieur devrait augmenter de 1,5 milliards d’euros en 2022.

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C’est à l’école nationale de police de Roubaix que le président de la République a annoncé les principales mesures résultant de ce Beauvau. Emmanuel Macron reconnait “qu’une violence latente s’est emparée de la société ces dernières années et que des décisions profondes voire radicales doivent être prises”. “Nous n’avons le droit à aucune complaisance” a-t-il ajouté.

Lopsi, budget et procédures pénales : les trois axes majeurs

Pour remédier aux actuels problèmes que rencontrent la police et la gendarmerie, Emmanuel Macron a annoncé une loi de programmation pour la sécurité intérieure (Lopsi). “Penser la police et la gendarmerie de 2030” étant un processus d’engagement sur le long terme, Emmanuel Macron ne pourra cependant pas votée cette Lopsi sous son mandat, après une présentation par Gérald Darmanin début 2022 au Conseil des ministres.

Concernant le budget du ministère de l’Intérieur, celui-ci devrait être de 1,5 milliards d’euros à compter de 2022, soit 500 millions d’euros de plus que les années précédentes.

Quant aux procédures pénales, celles-ci devraient être simplifiées afin de simplifier le travail des policiers, enquêteurs et magistrats. Souhaitant une “simplification drastique”, Emmanuel Macron prévoit la mise en place d’un système de plainte en ligne dès 2023. Le président de la République a également annoncé la suppression des rappels à la loi et la création d’amendes forfaitaires pour les occupations illégales de terrains et les halls d’immeubles.

Un contrôle parlementaire pour remplacer l’IGPN et la DGGN

Vivement critiquées, notamment à la suite de l’affaire Michel Zecler, l’inspection générale de la police et de la gendarmerie nationale se verront “remplacées” par “une instance de contrôle parlementaire des forces de l’ordre”. Une décision de rendre les rapports publics a également été annoncé par le président.

Nous devons tendre à l’irréprochabilité (…) quand il y a des fautes, elles doivent être sanctionnées, quand on aime nos forces de l’ordre, on ne leur passe pas tout” a expliqué le chef de l’Etat.

“Plus de bleu dans les rues”

Sous dix ans, Emmanuel Macron a expliqué vouloir doubler la présence des policiers et gendarmes sur le terrain. Un engagement nécessitant une réforme des horaires des forces de l’ordre qui devrait être présentée en 2022. Un souhait d’augmenter le taux d’encadrement avec un “commandement 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7”. Pour cela, Emmanuel Macron a annoncé la création d’une réserve opérationnelle de la police, au même titre que la gendarmerie et des différentes corps d’armée. Elle devrait être composée, à thermes, de 30 000 réservistes.

Nouvel uniforme des policiers
Nouvel uniforme des policiers – Tweeter / Police Nationale

Autre annonce importante de ce Beauvau de la sécurité : la création et la dotation d’un nouvel uniforme pour les policiers sur le terrain. Pour le syndicat Alliance, “c’est la cerise sur le gâteau“. Les policiers troqueront la casquette pour le calot et le polo blanc pour un polo bleu marine. Pour de ce qui est de sa production, c’est la société Paul Boyé Technologies qui en sera chargée. L’entreprise n’en est pas à son premier gros contrat puisqu’elle a déjà eu à faire à l’Etat en produisant les tenues et équipement de combats des militaires Français, ce ceux des fantassins à celui des commandos en passant par tenues des pilotes de chasses.

Une formation plus poussée et un centre de formation basé en région parisienne

Evoqué lors de ce Beauvau de la sécurité, le problème de la formation des policiers va enfin être résolu. La formation initiale d’une durée de 8 mois sera allongée à 12 mois et intègrera la formation d’OPJ. La formation des policiers et des gendarmes devrait aussi être augmentée de 50 % dans sa durée. Un centre de formation du maintien de l’ordre devrait être mis en place dans la région parisienne. Il assurera le même rôle que le CNEFG de la gendarmerie basé en Dordogne.