C’était il y a quatre ans aux Champs-Elysées lorsque Xavier Jugelé, policier de 37 ans, a été tué au fusil d’assaut par un terroriste, lui-même ensuite abattu. La semaine dernière, le jugement des complices du terroriste a été prononcé.

Sur le même sujet : Terrorisme : Procès des complices de l’attentat des Champs-Elysées

Depuis le 7 juin, quatre hommes ont comparu à la cour d’assises pour avoir contribué, à différents degrés de responsabilité, à procurer le fusil d’assaut ayant servi à tuer Xavier Jugelé en 2017. Le principal mis en cause dans cette affaire parmi trois complices était Nourredine A., le cousin du terroriste.

Quatre jugés, deux condamnés et un acquitté

Au cours du procès, l’avocat de la famille du défunt policier, Me de Montbrial, parvient à décrire une chaîne entre les accusés dont les différents profils sont liés par leur complicité au terroriste.

“Détestant les policiers, mal inséré, radicalisé au moins dans les dernières semaines”, Me de Montbrial décrit Karim C., radicalisé en prison, comme le “ profil idéal” pour Daech. Il n’a pas été manqué de rappeler que deux citoyens avaient déjà signalé à la police en décembre 2016 à Marseille et Monfermeil, que Karim C. avait ouvertement chercher à se procurer des armes afin de tuer des policiers.

Concernant le second maillon de la chaine, il s’agit du cousin du terroriste, Nourredine A., le principal accusé dans cette affaire de complicité qui aurait vendu l’arme à Karim C. Trente ans de réclusion criminelle ont été requis lors de ce procès.

Quant à Yanis A. et Mohamed B., ces derniers ont été respectivement condamnés à six ans et cinq ans d’emprisonnement pour avoir vendu la kalachnikov à Nourredine A. Une peine de huit ans de prison avait été requis par le ministère public. Yanis était poursuivi pour “acquisition, détention et cession d’arme” et Mohamed pour “détention et cession” d’arme. Le quatrième accusé a été acquitté.

Nourredine A. accusé d’avoir revendu la Kalachnikov (modèle AK-47) au terroriste, a été jugé pour “association de malfaiteur terroriste”. Le PNAT, Parquet national antiterroriste, avait requis dix-huit mois de réclusion.

Neuf jours d’audience et huit heures de délibération

Après plus d’une semaine d’audience et de délibération, la cour n’a pas jugé Nourredine A. coupable pour association de malfaiteur terroriste. “Le simple fait de vendre une arme à un individu dangereux susceptible de tuer des policiers ne suffit pas à caractériser une infraction terroriste” a déclaré la cour.

Cependant, Nourredine A. été condamné à dix ans de prison pour “association de malfaiteur de droit commun”, soit la peine maximale pouvant être encourue, assortie d’une période de sûreté des deux tiers.