Les agents de la police municipale française se mobilisent ce samedi devant les préfectures nationales, exprimant leur mécontentement depuis octobre 2023. Ils réclament une meilleure reconnaissance professionnelle, une augmentation salariale et une révision des droits de retraite.
Ce 3 février, leur colère se manifeste devant les préfectures, revendiquant une reconnaissance accrue des risques inhérents à leur métier, qui s’est intensifié au fil des ans. Ils demandent aussi que la prime « police » soit prise en compte dans le calcul des pensions de retraite pour assurer une vie décente après le service.
France 3 Provence-Alpes souligne les raisons de cette frustration. Après des troubles urbains, l’ex-Première ministre Élisabeth Borne avait envisagé d’accorder plus de prérogatives aux policiers municipaux. Michel Choukri, de FO police municipale à Marseille, insiste sur l’importance d’un volet social en échange de ces nouvelles responsabilités.
Un autre sujet de tension est la rémunération durant les Jeux Olympiques. Gérald Darmanin a annoncé une prime exceptionnelle pour les forces de sécurité en Ile-de-France, mais les policiers municipaux de Marseille craignent d’être exclus malgré la tenue d’épreuves dans leur ville.
Les disparités de salaire entre les policiers municipaux, déterminées par les maires, constituent un problème majeur. Michel Choukri de FO souligne des écarts significatifs entre différentes communes et appelle à une harmonisation des salaires. Philippe Angelelli de la CFTC Ville de Marseille met en lumière le manque d’attractivité du métier et la pénurie prévue de 11 000 policiers municipaux d’ici 2026.
La « prime police », incluant dangerosité et pénibilité, est cruciale. Les agents de police municipaux, classés en catégorie C, ont des salaires de base variables. L’intégration de cette prime dans le calcul des retraites est une revendication clé, car beaucoup de policiers municipaux partent à la retraite avec des pensions inférieures au seuil de pauvreté.
Par ailleurs, les policiers municipaux ne bénéficient pas de la bonification quinquennale accordée aux policiers nationaux, qui leur permet de partir plus tôt à la retraite.
Les policiers municipaux demandent une réforme globale de leur statut, dénonçant que leur rôle a considérablement évolué depuis la loi « Chevènement » de 1999. Ils se sentent pris en étau entre les décisions des maires, préfets, procureurs et législateurs, ce qui entrave les progrès.
Suite aux mobilisations entamées en octobre 2023, des négociations avaient débuté mais ont été interrompues par le remaniement ministériel. Les policiers municipaux souhaitent désormais un nouveau rendez-vous pour discuter de leurs revendications et obtenir la reconnaissance complète de leur profession.