Analyse comparative à partir des données UNSA – Novembre 2025

L’UNSA publiait récemment son enquête de novembre sur le moral des salariés, mettant en lumière une dégradation du pouvoir d’achat et une difficulté croissante à boucler les fins de mois.
À la même période, une enquête similaire réalisée auprès des retraités met en évidence des constats très proches.
Comparer ces deux regards – actifs et retraités – montre que les situations se rapprochent et que les attentes se rejoignent, notamment autour de la question de la justice fiscale.

Faire face aux dépenses essentielles

L’Indice UNSA du moral des salariés souligne une érosion significative du pouvoir d’achat :

• 39 % des salariés déclarent que leur reste à vivre ne couvre plus leurs besoins essentiels (alimentation, santé, transport).

Du côté des retraités – en particulier ceux disposant d’une pension entre 1 400 et 2 000 € –, les difficultés sont tout aussi réelles :

• 17 % peinent à couvrir leurs besoins alimentaires,
• 37 % rencontrent des difficultés pour financer leurs déplacements,
• 38 % ont renoncé à des soins en raison des dépassements d’honoraires.

Un besoin partagé d’améliorer le pouvoir d’achat

Les attentes rejoignent les constats.

Chez les salariés :

• 58 % estiment que la priorité est l’augmentation des salaires.

Chez les retraités :

• 50 % des pensions moyennes considèrent indispensable une revalorisation,
• Un chiffre qui monte à 88 % chez les retraités les plus modestes.

Une convergence sur les solutions de financement

Les salariés interrogés soutiennent massivement l’idée d’un impôt ciblé sur les très hauts patrimoines :

• 75 % citent cette mesure en premier choix,
• 98 % l’approuvent toutes réponses confondues.

Si la question n’a pas été posée directement aux retraités, les témoignages recueillis révèlent une forte sensibilité à la notion de justice fiscale, comme en attestent plusieurs verbatim :

« La fiscalité est trop inégalitaire en France. À quand une vraie taxation des ultra-riches ? »

« La juste imposition de tous les revenus sur la même base que les salaires est indispensable. Sans justice fiscale, pas de justice sociale. »

« Une partie des revenus financiers et spéculatifs pourrait contribuer au financement des retraites afin d’alléger le poids qui repose uniquement sur le travail. »

Actifs et retraités : une fausse opposition

À travers ces données, un constat s’impose : opposer actifs et retraités est vain.
Les retraités interrogés sont, pour 98 %, d’anciens salariés. Leurs difficultés comme leurs attentes convergent largement avec celles des actifs.

Cette comparaison rappelle qu’au-delà des générations, c’est bien une même aspiration à la justice fiscale, au pouvoir d’achat et à la dignité de vie qui s’exprime.

crédit photo : Photo de fauxels