Pendant l’Occupation allemande, plus de 5 000 policiers français ont choisi de résister. Une page souvent méconnue de l’Histoire qui a été rappelée le 16 septembre lors d’une conférence organisée au Musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne).
Placée sous la présidence de Luc Rudolph, ancien directeur des services actifs de la police nationale et auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, cette rencontre a rassemblé des représentants du monde policier, des chercheurs, des historiens, des acteurs associatifs ainsi que des descendants de policiers résistants. Les travaux de Luc Rudolph, menés sur plusieurs décennies, ont permis de faire émerger de l’oubli de nombreux actes héroïques accomplis par ces policiers.
L’historien Jean-Marc Berlière a ouvert les débats en rappelant la situation paradoxale de la police sous l’Occupation : instrument d’un appareil répressif mais aussi lieu de résistances discrètes. Pour agir sans être démasqués, de nombreux policiers ont dû feindre l’obéissance tout en menant des actions clandestines.
La seconde partie de la conférence a donné la parole aux descendants de policiers résistants. Leurs témoignages ont montré l’ampleur géographique de cet engagement : en métropole, mais aussi en Outre-mer, en Indochine face à l’occupation japonaise, ou encore en Algérie. Ces policiers ont transmis des renseignements aux Alliés, prévenu des rafles, facilité des évasions, saboté des infrastructures ou encore fourni de faux papiers et cartes de ravitaillement. Autant d’actions qui ont permis de sauver des vies.
La journée s’est conclue par une visite du musée, mettant en valeur des pièces historiques et notamment l’itinéraire de Charles Bichat, commissaire de police et résistant. En poste à Châtellerault, il rejoignit avec une trentaine de ses hommes les Forces Françaises de l’Intérieur. Ensemble, ils participèrent à des attaques contre des convois allemands fin août 1944, capturant des prisonniers et du matériel.
Cette conférence a rappelé combien l’engagement de ces policiers résistants, longtemps resté dans l’ombre, constitue une part essentielle de la mémoire nationale.